Si vous êtes là, c'est que vous aimez ça (ne niez pas !). Alors, bien sûr, d'aucuns diront que de telles critiques de tels films sont inutiles...
Et bien détrompez vous, mécréant, ces films sont de petits chef-d'oeuvres de ringardisme, de nullité, de bouffonnerie, de Kitchisme (là je sais pas si ça ce dit !) et de bien d'autres trucs tout aussi délirant.
Tous ces films ont été visionnés à la cinémathèque de République (ou bien à Chaillot) dans les soirées BIS qui ont lieu deux fois par mois le Vendredi à 20h.



SOMMAIRE DES SOIREES BIS :

LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS, 1977, U.S.A.

LA NUIT FANTASTIQUE DES MORTS-VIVANTS, 1979, ITALIE

LE DERNIER MONDE CANNIBALE, 1976, ITALIE

ILSA GARDIENNE DU HAREM, 1975, CANADA

LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE, 1966, G.B.

ALERTE SATELLITE 02, 1969, G.B.

VIRUS CANNIBALE, 1980, ITALIE-ESPAGNE

LES RATS DE MANHATTAN, 1983, ITALIE

LES SORCIERES DU BORD DU LAC, 1970, ITALIE-FRANCE

LA POSSEDEE, 1974, ITALIE

ROBOTS 2000, ODYSSEE SOUS-MARINE, 1967, USA-JAPON

FIN DU MONDE, NOSTRADAMUS AN 2000, 1976, JAPON

LA FILLE DE DRACULA, 1972, FRANCE-PORTUGAL

LA COMTESSE NOIRE, 1973, FRANCE-BELGIQUE


SOIREE DU VENDREDI 14 AVRIL 1996 SPECIAL ZOMBIEMANIA

LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS, 1977, U.S.A.
Genre : Zombies nazis et empotés. Couleur. 86 mn.

Stéphane Derderian vous parle :
Avec les années 70, le zombie est devenu la figure de proue du cinéma d'horreur, sa population en pleine effervescence se nourrissant de l'influence successive des deux oeuvres maîtresses de Romero : LA NUIT DES MORTS-VIVANTS et ZOMBIE.
Le fameux SHOCK WAVES (LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS) de Ken Wiederhorn est un film américain indépendant qui donne le rôle principal à l'un des plus célèbres acteurs anglais : Peter Cushing. Il y interprète un ancien officier SS vivant sur une île déserte où il dirige une armée zombies aryens. "On les appelle "Der Toten Korps", créatures les plus horribles que vous puissiez imaginer. Ni mortes, ni vivantes, mais quelque part entre les deux...". John Carradine joue le rôle d'un vieux marin dont le bateau fait naufrage avec à son bord un groupe de touristes que n'aura de cesse de persécuter la horde de zombies amphibiens.
Contre toute attente, LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS ne cède pas à l'hégémonie gore mais se place davantage dans la tradition de certains films des années 40 où des savants fous ressuscitaient les morts-vivants pour une mauvaise cause (parfois pour servir le fürher comme dans REVENGE OF THE ZOMBIES de Steve Sekely).
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Reuben Trane pour ZOPIX company. Scénar : John Harrison et Ken Wiederhorn. Réa : Ken Wiederhorn. Photo : Reuben Trane. Montage : Norman Gray. FX : Alan Ormsby. FX : Paolo Ricci. Musique : Richard Einhorn. Acteurs : Peter Cushing (Scar), John Carradine (Capitaine Ben), Brooke Adams (rose), Fred Buch (Chuck), Jack Davidson (Norman), Luke Halpin (Keith), D.J. Sidney (Beverley), Don Stout (Dobbs).

Franchement poilant :
Comme toujours les acteurs sont un peu lourds quant à leur jeu, et le doublage fait pitié, mais ce n'est pas tout. Les Zombies sont légèrement pitoyables et leur point faible plutôt étrange. En effet, il suffit de leur retirer leurs lunettes pour qu'ils se consument ! Malheureusement, ça fait longtemps que j'ai vu ce film, alors j'ai du mal à me souvenir de tout. Nous allons donc passer à la suite...

...quelques scènes d'anthologie croustillantes :
Il arrive, dans ce film, que les zombies se trouvent couché dans trois centimètres d'eau et que les héros ne les voient pas;
La tempête est assez marrante : filtres avec de jolies couleurs, seaux d'eau jettés à la figure des comédiens pour simuler la pluie et mer en furie avec des vagues de dix centimètres de haut;
Un des personnage est imbuvable à force de tout critiquer (et il en crèvera);
La scène ou les héros sont enfermés dans une chambre froide pour attendre le matin et se débarrasser plus facilement des Zombies est excellente.
Et pour le reste, vous n'avez qu'à aller voir le film (ou plutôt louer ou acheter la K7).

C'est un chef-d'oeuvre pour les amateurs de Bis


LA NUIT FANTASTIQUE DES MORTS-VIVANTS, 1979, ITALIE
Genre : Zombie vaudous. Couleur. 83 mn.

Donc pour Stéphane Derderian voila ce que ça donne :
En revanche, l'ellipse n'est pas de rigueur dans LA NOTTE EROTICHE DEI MORTI VIVENTI (ou LA NOTTE DEGLI ZOMBI ou LA REGINA DEGLI ZOMBI ou NOTTI EROTICHE ou...) de l'infatiguable Joe d'Amato qui signe ici sous son vrai nom. Le film appartient à cette opportuniste vague italienne destinée à profiter du succès de DAWN OF THE DEAD de George Romero et dont le coup d'envoi fut donné par le très démonstratif ENFER DES ZOMBIES de Lucio Fulci auquel Joe d'Amato donc, mais aussi Franco Martinelli, Bruno Mattei et autres Umberto Lenzi devaient rapidement emboîter le pas. Le film démarre dans un asile psychiatrique puis prend la forme d'un flash-back qui nous conduit également sur une île des Caraïbes. Rites vaudous, effets trash (une spécialité transalpine : les asticots) et une déraisonnable dose de sexe composent ce que d'Amato qualifiera lui-même de "farce" et dans laquelle on retrouve avec plaisir le personnel fétiche du réalisateur : l'incontournable George Eastman (Alias Luigi Montefiore), mais aussi le réjouissant Mark Shannon (Alias Manlio Cersosino) et, surtout, l'admirable Laura Gemser (Alias Moira Chen)...
THE FICHE TECHNIQUE : Production : CINE INTERNATIONAL. Scénar : Tom Salina. Realisation : Aristide Massaccesi (Joe d'Amato). Photo : Aristide Massaccesi : Music : Pluto Kennedy. Montage : Ornella Micheli. FX : Massimo Camiletti. Acteurs : Laura Gemser (Luna), George Eastman (Larry O'Hara), Dirce Furnati (Fiona), Mark Shannon (John Wilson).

Voila un film tout à fait dément :
Film de zombies assez classique, ou les héros passent leur temps à s'enfuir devant des zombies lent tout en essayant de faire croire qu'ils sont perpetuellement en danger. Il y a du sang, des tripes, des poursuites "éffrénées", de jolies pepettes, des zombies vomitifs et tout ça nage joyeusement dans un film au scénario plus que fade et banal. Ce film la aussi je ne m'en souviens pas très bien, mais pour les autres soirées, j'en ai fait le compte-rendu juste après.

Rendez-vous Anthologiques :
La scène de l'hopital ou un couple se retrouve en cachette pour copuler sauvagement à cause du traumatisme causé par ce qui leur est arrivé sur l'île;
La célèbre scène ou un des protagonistes s'arrete en plus fuite et cherche un truc dans ses poches. Sa nana lui demande "Qu'est ce que tu cherches" et un spectateur de répondre : "Le scénario!";
Enfin bref, vous voyez le genre. De toute façon ce film n'a aucune originalité et c'est ce qui fait qu'on s'est bien marré en le regardant.

Votre videothèque se doit de posséder ce "chef d'oeuvre" !

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SOIREE DU VENDREDI 13 SEPTEMBRE 1996 SPECIAL EXTREME

LE DERNIER MONDE CANNIBALE, 1976, ITALIE
Genre : Mauvais faux documentaire sur de soi-disantes tribus cannibales. Couleur. 90 mn.

Et comme d'hab, le commentaire de Stéphane Derderian :
L'ULTIMO MONDO CANNIBALE appartient à un sous-genre préfiguré par Umberto Lenzi en 1972 avec IL PAESE DEL SESSO SELVAGGIO. C'est à la fin des années 70 que la population cannibale fit un bond réellement spéctaculaire, pour l'essentiel sous l'impulsion des italiens. Dans l'eternelle tradition pseudo-documentaire de MONDO CANE, ce filon gore constitua l'une des dernières surenchères du cinéma d'exploitation (complaisants stock-shots de "festins" ou de vivisection). Au cours du présent calvaire, Massimo Foschi rencontre la starlette dévolue du genre, l'exotique Me Me Lay, qui réapparaîtra tardivement dans ELEMENT OF CRIME. Avec aussi Ivan Rassimov (Sean Todd dans le western-spaghetti). Le même Ruggero Deodato hissera l'exercice à son paroxysme avec CANNIBAL HOLOCAUST spéculant sur l'authenticité prétendue de certaines images. Le succès fut considérable.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Giovanni Masini pour ERRE Cinematografica. Scénar : Tito Carpi, Gianfranco Clerici et Renso Genta. Réa : Ruggero Deodato. Photo : Marcello Masciocchi. Montage : Daniele Alabiso. FX : Paolo Ricci. Musique : Ubaldo Continiello. Acteurs : Massimo Foschi (Ralph Rowland), Me Me Lay (Palan), Ivan Rassimov (Robert Harper), Judy Rosly, Suleiman, Sheik Razak Shikur.

Ah la la kesse kon a put se marrer !
Après tout le scénario n'est pas plus bête qu'un autre et joue sur notre peur de l'inconnu et de ces coins reculés de la Terre dont on ne sait rien.
Des hommes arrivent en avion près d'un camps de chercheurs dans la jungle, mais ils ont tous disparus. Quand la femme du guide se decide a se faire tuer par les cannibales, les "heros" décident de partir à sa recherche, mais tombent entre les mains des cannibales.
Bon c'est assez mal joué, les rebondissements sont un peu ridicule et la tribu cannibale semble bien étrange. Tout d'abord, nos deux héros sont des lâches qui flippent sans arrêt dès la dixième minutes du film. Quand la nana du guide se fait agresser par les cannibales dans la nuit il n'y en a qu'un qui veut se bouger, mais l'autre l'en dissuade et son mari n'a pas l'air très secoué par sa disparition. Les cannibales (qui sont, rappelons le un peuple primitif) s'approchent de l'avion (delui qui a atterit dans la clairière à côté de chez eux) sans en avoir une peur bleue, comme les tribus non cannibales ont peur, en général, des "oiseaux de fer". En fait, malgré c'est quelques détails insignifiants, le film est décridibilisé par les FX lamentables. Les corps humains dépeuçés sonnent faux, leur sang est rigolo et leur chair semble un peu trop elastique. Par contre ce sont bien des vrais animaux que l'on tue dans ce film, les pauvres bêtes, mourir pour un film mauvais n'est pas glorieux.
Bref ce film n'est pas assez malsain pour mettre mal à l'aise, mais comporte...

...quelques scènes d'anthologie croustillantes :
Un des deux héros est donc fait prisonnier. Arrivé dans l'immense grotte de la tribu, il est attaché à un rocher. Commence alors une séance de "mis à l'air" dans laquelle il perdra tout ses vêtements. Comble de l'humiliation, une femme (trop mignonne pour faire partie de cette tribu) puis des gosses vont se mettre à jouer avec son kiki... mémorable ;
Peu après on l'attache à une liane, on le soulève et on le lâche (tout ça pour voir si il peut voler, parce qu'il est venu en avion);
Toujours le même heros, il se retrouve dans une cage de pierre et de bois. Il appelle la jeune femme qui lui a tripoté le kiki en premier et lui demande de l'eau. Evidemment elle pige que dalle, meme quand il mime le geste de boire et s'empresse de lui faire une branlette;
Cette fois ca y est il s'est échappé avec un otage (la jeune femme evidemment). Alors qu'elle tente une enième fois de s'échapper, le heros s'enerve et retourne à l'état sauvage d'homme primitif en prenant sauvagement la sauvage (bonjour la sauvagerie) en levrette ! Mais ce n'est pas tout car après, la jeune femme pleinement satisfaite, lui prepare un méga repas ! Une fois de plus l'homme blanc en a une plus grosse que les autres (et accesoirement l'homme doit toujours se faire respecter par la femme en lui faisant essayer sa virilité);
Voila c'est a peu près tout en fait, ma mémoire flanche, mais vous ne serez pas déçu si vous vous procurez cette cassette vidéo !

Aller laissez vous tenter...


ILSA GARDIENNE DU HAREM, 1975, CANADA
Genre : Farce SM. Couleur. 89 mn.

Donc pour Stéphane Derderian voila ce que ça donne:
Le cruel personnage d'Ilsa jouit encore d'une très mauvaise réputation. Connu sous divers titres (LA CHIENNE DU SCHEIK !), ILSA GARDIENNE DU HAREM (ILSA, HAREM KEEPER OF THE OIL SHEIKS) est au centre d'un tryptique qui la fit aussi diriger un lager nazi puis un goulag stalinien, environnements privilégiés pour l'exercice d'un despotisme sans limites. Pourtant, Ilsa incarne davantage "la synthèse de toutes les méchantes gardiennes de prisons de l'histoire des WIP films" comme l'écrit Jean-Pierre Bouyxou qu'un projet nourissant une réelle ambiguité. Loin de l'exaltation irrecevable de certaines idéologies, ces aventures s'apparentent à des projections fantasmatiques, caricaturales (proche en cela de la BD pour adultes comme le fumetti "Madame Brutal") et contemporaines de l'ésprit sadien. Avec ses dispositifs infernaux (machines à coït), ses tortures fétichisées, ce HAREM, le plus bizarre de la série, comporte une scène qui constitue une citation quasi littérale de "La Philosophie dans le Boudoir". Star du film sexy US, la plantureuse (tératologique ?) Dyanne Thorne fournit une interprétation au diapason de cette frénétique et provocante maîtresse SM - ici supplée par les ahurissantes Satin et Velour. Les projets annoncés mais jamais réalisés d'ILSA CONTRE IDI AMIN DADA ou ILSA RENCONTRE BRUCE LEE DANS LE TRIANGLE DU DIABLE situent définitivement l'entreprise du côté de l'opérette...
THE FICHE TECHNIQUE : Production : William J. Brody pour MOUNT Everest. Scénar : Langton Stafford. Realisation : Don Edmonds. Photo : Glen Roland Montage : Idi Yanamar. FX : Joe Blasco. Acteurs : Dyanne Thorne (Ilsa), Michaël Thayer (Adam), Victor Alexander (El Sharif), Tanya Boyd (Satin), Marylin Joy (Velours), Wolfgang Roehm, Sharon Kelly, Haji Cat, Bobby Woods.

Voila un film tout à fait dément :
Ilsa reçoit un chargement de nouvelles filles pour le Harem qu'elle tient pour Sharif le Cheik. Elles sont trois (bien grasses) et seront revendues lors d'enchères. Tout irait bien si un homme d'affaire accompagné d'un espion ne venait pas rendre visite au Cheik (qui sait que l'espion est un espion). Tout devra donc se passer de telle sorte que les deux hommes ne soient au courant de rien. Mais il y a une traitresse dans le Harem...
Passons sur les FX nuls à chier qui ne crédibilisent aucune scène de tortures. Dyanne Thorne est assez laide dans son attitude hautaine qu'elle exagère a outrance dans son interpretation du rôle. Elle doit bien taper dans les quarante ans, mais sa plastique est irréprochable (et c'est tout ce qu'on lui demande en fait). Seul le Cheik est convaincant dans son sadisme (et l'homme d'affaire aussi...)
Les "divines créatures" qui parsement le film sont assez moches (une des deux equipières de Ilsa a le cul flasque et les seins qui tombent alors que la deuxième à la chair ferme et appetissante, les trois otages sont informes et on sent bien que les moyens ne permettaient pas de payer des femmes assez jolies).
Seul trouble que pourrait procurer ce film, c'est le retournement d'attitude de Ilsa après etre passé entre les mains du bel espion... (comme si sous sa carapace de femme sans coeur s'en trouvait une autre extremement romantique) Malheureusement, sur la fin, son sadisme reprendra le dessus !

Anthologie, vous aves dis Anthologie ? comme c'est Anthologique :
Toutes les tortures sont hilarantes : la machine a coït, l'écrasement des seins, la bombe a retardement dans le corps (qui se declenche au paroxysme de la frénésie sexuelle), etc. ;
Satin et Velours qui se battent avec un gros porc macho qui se croit le plus fort (les deux tigresses noires vont le déchiqueter !);
L'homme d'affaire qui, pour faire plaisir au Cheik, mange un oeil de mouton... alors que dans la scène qui suit on voit une esclave (la traitresse) à qui on vient de retirer son oeil ;
Ilsa qui succombe comme une jeune vierge au charme bovin de l'espion ;
Une des esclaves qui se trémousse pour plaire à son acheteur fait vite la gueule quand on lui arrache ses dents pour pas qu'elles accrochent;
Et pour finir (mais il y en a beaucoupe d'autres) une esclave qui se goinfre pour devenir énorme afin de satisfaire le bon plaisir d'un client du Cheik.

Je ne dirais qu'une chose : visionnez ce "chef d'oeuvre" !

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SOIREE DU VENDREDI 27 SEPTEMBRE 1996 SPECIAL SCI-FI ANGLAISE

LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE, 1966, G.B.
Genre : S.F. kitsch de Gordon Flemying. Couleur, 84 mn.

Tout d'abord les présentations de Stéphane Derderian :
Après DR WHO AND THE DALEKS l'année précédente, DALEKS INVADE EARTH 2150 A.D. constitue la seconde et très peu fidèle transposition sur grand écran d'une série extrêmement propulaire diffusée sur la BBC. Le film fut produit par la seule "rivale" anglaise de la Hammer dans le répertoire fantastique, l'Amicus créée par Max J. Rosenberg et Milton Subotsky. Les Daleks, ces fameuses "poubelles chromées à roulettes", projettent ici de transformer la Terre en un gigantesque vaisseau spatial. Ce gentil divertissement est réalisé par Gordon Flemying à qui l'on doit également un polar musclé avec Jim Brown, LE CRIME C'EST NOTRE BUSINESS/THE SPLIT (1968). Le flegmatique Peter Cushing incarne un Dr Who illuminé et très lucidement parodique.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Ted Wallis pour AMICUS. Réal. : Gordon Flemying. Scénar. : Milton Subotsky d'après une idée de Terry Nation. Photo : John Wilcox. Montage : Ann Chegwidden. FX : Ted Samuels. Musique : Bill Mc Guffie. Acteurs : Peter Cushing (Dr Who), Ernard Gribbins (Campbell), Ray Brooks (David), Andrew Keir (Wyler), Jill Curzon, Roberta Tovey, Roger Avon, Keith Marsh, Sheila Steafel.

Bon voila pour l'idée général et le côté technique, passons maintenant au vif du sujet :
Il faut avouer une chose : on se marre bien en regardant ce film (que se soit voulu ou non, certaines scènes sont fabuleuses).
Le scénar est assez pathétique. Les Daleks (robots horripilants et ridicules) débarquent sur terre pour se servir du noyau métallique et magnétique de notre planète pour se constituer un super carburant, et pour se faire, ils creusent un méga tunnel (ce sont plutôt les hommes qui creusent parceque les Daleks risquent d'être perturbés par les champs magnétiques de la planète), jusqu'au centre du monde? Pour imaginer une poignée d'humains faire ce boulot titanesque, faut en tenir une couche! Heureusement, le bon Dr Who aidé de sa fidèle niece, de sa fille et du flic malchanceux vont tout faire pour arrêter la phase finale du plan qui consiste a faire péter le noyau à l'aide d'une bombe.
L'idée est assez nulle et ne présente aucun intérêt et malheureusement, ce ne sont pas les FX qui vont cacher tout ça.
Du point des acteurs, il n'y a guère que Peter Cushing et Ray Brooks qui parviennent à se faire passer pour des acteurs. Le flic (Ray Brooks) est souvent à côté de ses pompes (comment vous seriez, vous, si on vous avait transporté dans le futur?) et il tient parfaitement son rôle de l'humain paumé au milieu d'un truc qu'il ne pige pas. Le bon docteur, souvent plongé dans ses pensées (et jouant constemment avec ses gants) est parfaitement sérieux dans ces élucubrations "techniques" et son calme olympien le place dans une autre sphère d'existence part rapport aux autres acteurs et au film.
Le pire ce sont les Daleks ; ils sont moches, ont une voix exaspérante et leurs membres ne sont mêmes pas en adéquation avec les instruments qu'ils utilisent (qui sont plutôt pour les humains même dans leur vaisseau). Leur forme (sur laquelle GeorgeLucas à honteusement pompé pour faire R2D2...) les fait ressembler à des salières (ou des poivrieres) et leur lenteur fait que les acteurs sont obligés de piétiner pour ne pas distancer trop vite les pitoyables robots!

Et voici quelques scènes d'anthologie qui font de ce film une perle rare :
Une de celles qui m'a le plus frappée, c'est quand le flic, prisonnier sur le vaisseau Dalek se fait passer pour un robot-humain-esclave. A partir de ce moment, et pendant au moins cinq bonnes minutes, on l'impression d'assister à un sketch des Marx Brothers. Le flic fait tout a l'envers en essayant d'imiter les esclaves pour ne pas se faire remarquer et cela donne une scène sublime;
Une scène émouvante que celle ou la gamine (la nièce du doc) prend la main d'un rebelle bourru et blessé pour lui redonner du courage;
Vers la fin, le bon docteur, pour faire diversion, montre du doigt un point situer au plafond de la base des Daleks et en profite pour tenter une action d'éclat foireuse! La scène est très étrange car on a l'impression que seul Peter Cushing sait ce qu'il a à faire;
Le vaisseau suspendu par des fils bien visible; la carrière en flamme (trois alumettes qui brulent) et l'explosion d'une remise a outils font de ce film un must pour l'amateur de serie B...
J'allais oublier, les Daleks tuent grâce à un gaz, mais il arrive qu'un humain a peine effleuré s'écroule mort, alors qu'un héros pris dans un nuage du même gaz en ressorte indemne (que plus est, c'est ce même gaz qui détruit la remise à outils!!).

Un film ou l'on ne s'ennuie donc pas...


ALERTE SATELLITE 02, 1969, G.B.
Genre : S.F. kitsch de Roy Ward Baker. Couleur, 100 mn.

Parole, donc, à Stéphane Derderian :
ALERTE SATELLITE 02 (MOON ZERO TWO) nous transporte en l'an 2021. Produit par l'omniprésent Michael Carreras pour le compte de la Hammer, ce "western dans l'espace" ne fait pas à proprement parler l'orgueil de son auteur. Venu à la réalisation en 1947, Roy Ward Baker fut tiré de l'anonymat en 1961 par le sous-texte homosexuel de son CAVALIER NOIR. La réussite des MONSTRES DE L'ESPACE (1967), troisième épisode de la série des QUATERMASS, devait le spécialiser dans le fantastique. Il signera plusieurs oeuvres (souvent d'ailleurs avec la contribution de Peter Cushing) qui lui vaudront la ferveur des amateurs : THE VAMPIRE LOVERS, LES CICATRICES DE DRACULA, DR JECKYL ET SISTER HYDE, LA LEGENDE DES SEPT VAMPIRES D'OR et surtout ASYLUM d'après Robert Bloch où quatre récits de malades mentaux composaient une terrifiante anthologie.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Michael Carreras pour HAMMER Film. Scénar. : M. Carreras d'après une histoire de Gavin Lyall, Frank Hardman et Martin Davinson. Photo : Paul Beeson. Montage : Spencer Reeve. FX : Les Bowie. Musique : Don Ellis. Acteurs : James Olson (Kemp), Catherina Von Schell (Clem), Warren Mitchell (Hubbard), Adrienne Corri (Liz), Ori Levy, Dudley, Bernard Bresslaw, Neil Mc Callum, Sam Kydd et les "Gojos".

Tout cela est bien beau, mais il n'en demeure pas moins que ce film est une merde chiante et lente!
Eh! oui, malgré les envolées lyrique de la musique pompeuse qui illustre certaines scènes, tout le film nage dans le ridicule. Le générique nous dit clairement que l'on va avoir affaire à un film de grosse rigolade, mais dés la première scène on se dit qu'on va plutôt avoir droit à un remake de "2001, l'Odyssée de l'espac" et bien vite on s'aperçoit qu'il n'en est rien même si les clin d'oeil vers ce film sont nombreux (mouvements lent dans l'space, longue liste pour aller aux toilettes, ameublement de la salle de débarquement, etc.).
Les acteurs ne sont pas franchement mauvais, mais le héros est une tête à claques. On peut noter la présence de l'extra-terrestre femelle de "Cosmos 1999" et l'habitacle des vaisseaux qui eux aussi sont tirés de la serie (sauf que la série a été faite après...).
Bien que le film ne fasse qu'une heure quarante, on a l'impression de regarder au moins trois heures de scènes décousues, chiantes mais qui au final ramène au plan diabolique que le méchant de service (James Olson : Kemp) a mis au point pour récupérer une météorite de minerais qui lui permettra de fabriquer un super carburant! Même si tout a un rapport (que l'on nous révèle dans les dix dernières minutes), il n'y a aucune trace de suspens et le film n'a même pas l'attrait des series B : faire rire...

Vous voulez des scènes d'anthologie? Bon...
La Baston dans le bar sur la lune par exemple, quand le héros enlève la gravité. C'est sans doute une scène faite exprès pour nous faire rire, mais le plus troublant, c'est qu'elle ressemble à la scène de baston dans un bar sous l'eau du film "Top Secret" (et "Top Secret" est bien plus récent). Tout y est : même lenteur, même décor western et mêmes acrobaties délirantes...
Les scènes dans l'espace en général, quand les acteurs sont obligés de se mouvoir lentement pour donner l'impression de flottement spatial (ce qui donne un résultat tout bonnement ridicule... une fois de plus);
Et pis bon, ce film m'a tellement emmerdé que je n'ai pas envie d'en parler encore plus longtemps.

Donc, même pour rire, n'essayez pas de vous procurer ce film!

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SOIREE DU 29 NOVEMBRE 1996
SPECIAL BRUNO MATTEI / VINCENT DAWN

VIRUS CANNIBALE, 1980, ITALIE-ESPAGNE
Genre : Cannibalisme/reportage animalier. Couleur. 96 mn.

Et toujours les commentaires de Stéphane Derderian :
Monteur de la version italienne des NUITS DE DRACULA de Franco, Bruno Mattei/Vincent Dawn est surtout le réalisateur emblèmatique de séries Z anti-conformistes. Il signe d'abord quelques bandes malsaines - "svastica porno" (après le succès de SALON KITTY de Tinto Brass) - puis un fort glauque AUTRE ENFER et quelques films érotiques (CICCIOLINA, AMORE MIO ou PENITENCIER DE FEMMES) avant de se lancer dans le fantastique. Resucée écologique du ZOMBIE de Romero, VIRUS CANNIBALE (VIRUS, INFERNO DEI MORTI VIVENTI) nous transporte en Afrique ou un commando stupide affronte de fébriles indigènes-mutants. Le gore le plus extrême (énucléation par la bouche, chat qui jaillit de l'estomac d'une vieille femme...) se mêle aux inserts "touristiques" dans un souci de cohérence plutôt approximatif. Un des membres du commando entame "Singing in the Rain" en tutu tandis que son chef se plaint de l'endurance des zombies. Cette démence vulgaire et racoleuse consacrera Bruno Mattei pape du gore paroxystique. Avec, dans le rôle de Vincent, le sombre Franco Garofalo/Franck Garfield (ON M'APPELLE VERITE, LA 4EME RENCONTRE, BACCHANALES INFERNALES).
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Sergio Cortona pour BEATRICE Film/ Film DARA. Scénar : Claudio Fragasso et J.M. Cunillés. Realisation : Vincent Dawn. Photo : Juan Cabrera. Montage : Claudio Borroni. Music : Goblins. Acteurs : Margit Evelyn Newton (Lia Rousseau), Franck Garfield (Vincent), Selan Karay, Patrizia Costa, Bob O'Neil, Luis Fonoll, Piero Fumelli, Cesare de Vito, Victor Israel, Gaby Renom.

Un film qui atteint les sommets du ridicule :
Je passe sur le sujet, vous l'avez déjà lut plus haut. Il dire tout d'abord que malgré la "nullité parfaite" de ce film, les acteurs semblent vraiment croire en ce qu'ils jouent ! On les sents bien imprégnés de leur rôle... Mouais, bon, c'est pas très convaincant tout ça, surtout après avoir vu des scènes genre les zombies sont à trois kilomètres de nous, mais on attend qu'ils puissent nous toucher l'épaule pour fuir! Et en attendant on se dit des choses style "Mon dieu ils arrivent", "Oui ils sont là", "Qu'allons nous faire", "Oui car ils sont là !", "Mon dieu que faire, ils arrivent", "Oui que faire...", "Mon dieu...", "Oui...", "Ils sont là."... Bref vous voyez le genre, et le pire c'est que je n'exagère pas ! Le film se déroule ainsi dans cette joyeuse ambiance avec pour point de repère un chef de commando sosie de Brando; un de ses hommes, sosie de Kinsky, qui pète les plombs toutes les cinq minutes (il joue à "chat" avec les zombies!); une journaliste qui tombe amoureuse d'un des commandos; des zombies mous du genou qui se marrent comme des malades en arrière plan; des "stock-shot" de séquences animalières genre troupeau d'éléphants batifolant gaiement, oiseau en plein vol (dont l'un d'eux fait un superbe piqué juste après qu'un des hommes ait tiré sur un Zombie!!) etc. le tout mélangé dans une "intrigue" sur les agissements d'une centrale atomique qui créé en secret des virus...

Anthologiquement parlant :
Je ne sais que dire, il y en a tellement que je pourrais en remplir un scénario de 96 minutes (ben ça tombe bien tiens...);
Tout commence dans une centrale atomique. Des "scientifiques" contrôlent des appareils hyper compliqués, mais dans la check liste qui comprend au moins une dizaine de vérifications, on nous montre constamment les mêmes voyants clignoter de la même façon;
Ca y est le virus est libéré. Faut les voirs les gars qui attendent trois plombes avant de réagir (bonjour les pros). Le gars qui reste à coté d'un mec qui se fait bouffer et attend qu'on se jette sur lui pour s'enfuir;
Avant la partie de chasse en Afrique, on voit le super commando prendre d'assaut un ministère pris en otage. Tout ce passe dans une franche rigolade qui fait passer les "S.E.A.L." pour une bande de rigolos;
Dans ce même début, tous les flics sont là, à attendre devant le ministère et au vu de leur attirail, les moyens du film devaient être ridicule : flingues disparates, uniforme quasiment inexistant et chacun de prendre une pose à la "Starsky et Hutch" avec visage de circonstence;
La fameuse scène du commando qui chante en tutu (si bien vantée par les "anciens de Starfix");
Un autre commando qui prend un objet en cuir et qui dit, comme ça, gratuitement : "Hey, tu crois que c'est une ceinture?" et qui la repose... (Il faut savoir que la scène ne se resume qu'à ça!);
Attention ce film est le premier film qui nous montre un zombie "speed"! Oui, car (ils sont là... ) vers la fin, l'un d'eux jaillit comme un foetus d'alien hors de son oeuf pour agresser un des membres du commando;
Bon et pis faut pas oublier la journaliste qui a vécu dans les tribus africaines et qui sait comment entrer incognito dans un village pour voir comment ça se passe : figurez vous qu'elle se fout à poil, qu'elle se maquille de pseudo-symboles africains et qu'elle pénètre dans le village sans qu'on la remarque!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je vais arrêter là parce que j'suis mort de rire rien qu'à repenser à tout ça.

Je vous le conseille fortement au lieu de vous coltiner une émission de Sebastien.


LES RATS DE MANHATTAN, 1983, ITALIE
Genre : Huis-clos apocalyptique. Couleur. 90 mn.

Et toujours les commentaires de Stéphane Derderian :
LES RATS DE MANHATTAN/LES MUTANTS DE LA 2e HUMANITE s'inscrit dans la tradition des films post-apocalyptiques. An 2015 , quelques punks investissent un immeuble abandonné qui est aussi le repaire de rats furieux. RATS se démarque du genre (2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK, LE GLADIATEUR DU FUTUR) en exploitant le filon de façon plutôt innatendue : l'enfermement impromptu des motards est à l'origine d'un huis-clos gore, teinté de suspense puis de S.F. Ce chef d'oeuvre iconoclaste mêle trucages primaires, effets grossiers et costumes à l'avenant. Après ces deux oeuvres d'exception, Bruno Mattei réalisera un Western, SCALPS, et un remake très exact des DENTS DE LA MER : CRUEL JAWS.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : BEATRICE Film. Scénar : Claudio Fragasso et Hervé Piccini. Realisation : Vincent Dawn. Photo : Franco Delli Colli. Montage : Gilbert Kikoine. Music : Luigi Ceccarelli. Acteurs : Richard Raymond (Kurt), Janna Ryann (Chocolat), Alex Mc Bride (Taurus), Richard Cross, Ann Gisel Glass, Christophe Bretner, Tony Lombardo, Henry Luciani, Cindy Leadbetter.

Toujours dans le même souci de ringardisme, façon "loubards" :
Sympa le sujet, bon d'accord, on ne voit pas trop ou se situe Manhattan (les exploitants français sont toujours aussi cons dans le choix de leurs titres) mais le scénar aurait put conduire à un bon film. Les "anciens de Starfix" ont fait allusion aux comédies musicales pour résumé le film, et c'est vrai qu'en voyant les acteurs jouer, on a l'impression d'être dans un "West Side Story" post-apocalyptico-gore. Même façon de se tenir face à la caméra, dialogue en ligne sans un seul face à face et expressions de visages exagérées, tout y est. Chaque personnage est une caricature ce ce qu'il represente : Taurus est une brute; le chef, un playboy; Chocolat, une black; Lucifer, un gars au regard étrange; Lilith se fringue comme Elvira; le trouble-fête est petit, moche, antipathique; la nana du chef est celle qui pige tout; le "zen" de service ressemble à "Petit Scarabée"; Video, le spécialiste des jeux video (dans un monde ou tout est revenu à l'état sauvage!) et y'a aussi l'hystérique horripilante au visage d'ange et à la cervelle de moineau. Bref, chacun à un role bien déterminé en fonction de son physique. Cela devient un vrai régal quand le "zen" se prend à faire de la philo, que l'hystérique n'en peut plus de hurler, que le chef et le trouble fête se battent comme des chifonniers, etc. Pour le reste, on va aller directement à la suite :

En avant pour les scènes d'anthologie :
Le commentaire du début, qui est sensé nous expliquer la situation (le pourquoi du comment la Terre en est-elle là), est génialement brouillon. On ne peut que mélanger ce que la voix off nous assaine à grand coup d'évidence;
Les héros trouvent donc un lieu de repos. Dedans ils mettent la main sur un stock de nourriture et de farine. Et ben au lieu de rationner, ils font des batailles de farines et foutent de la bouffe partout;
Dans l'ensemble, les rats sont géniaux : ils passent leur temps à se nettoyer (parce que d'après mes sources ils étaient teint en marron juste avant les prises), à s'enfuir, à renifler les murs, à se cacher et à trembler de peur;
Lilith et Lucifer qui copulent sous les yeux d'un Taurus exaspéré et qui sous les ordres du chef doivent partir baiser ailleurs mais ils sont bloqués par la fermeture éclair du duvet dans lequel ils sont est une scène d'une gratuité sans borne;
A un moment, après avoir tués Lilith, les rats bougent son cadavre pour faire peur à nos héros et pour défoncer une porte (!!!);
Le "Zen" qui sort, sérieux comme un pape : "Je crois que video à, sans le vouloir, posé une question au compiouteur" (avé l'accent);
Les rats paniqués qu'on a fait glisser le long de canalisations en plastique pour que l'on croit qu'ils peuvent aller partout (et notemment dans les réserves d'eau potable de la barraque ou sont nos héros);
En fait la barraque est un ancien centre de recherche ou avait été mis au point des cultures en serre. On peut donc découvrir des rangées de plants de tomates, d'orange et de différentes sortes de plantes;
Les héros fuient au milieu des rats qui semblent calmés, et ils font tout pour marcher là ou ils sont et rien pour les éviter;
Toujours dans cette fuite épique l'un des protagonistes cris en montrant du doigt un pauvre rat completement paniqué, suspendu à un crochet et qui essaie tant bien que mal de ne pas tomber : "Regardez, c'est lui le chef!";
Presque à la fin, la nana du chef se taille les veines car elle à tout compris. Le zen arrive près d'elle (morte) et dit (toujours sérieux comme un pape) : "Elle s'est taillée les veines", et un spectateur qui s'écrie dans la salle sur un ton horrifié : "toutes les veines!!";
ATTENTION, vraie scène culte : Taurus s'est sacrifié (malgré lui) et aide ainsi la fuite des autres. Plus tard on entend un hurlement déchirant et on voit une botte, dans l'ombre à coté de laquelle du sang tombe en goutte à goutte. L'atmosphère, les lumières et l'ambiance sonore de cette scène en font quelque chose de sublimement décalé.
Et pis je ne peux pas vous révéler les scènes de fin sans tout dévoiler la vérité, alors...

...visionnez d'urgence ce film.

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SOIREE DU 06 DECEMBRE 1996
SPECIAL : LE DIABLE EST PARTOUT

LES SORCIERES DU BORD DU LAC, 1970, ITALIE-FRANCE
Genre : Occultisme Peace and Love. Couleur. 95 mn.

Petit speech de mister Stéphane Derderian :
Rituels démoniaques, violences baroques et starlettes légèrement vétues sont au programme.
Fils de l'acteur Gino Cervi, Tonino Cervi se distingua tout d'abord, dans les années 50-60, par son activité de producteur, du cinéma d'auteur (Lattuada, Bolognini, Bertolucci, Antonioni) au film de genre (Freda, Corbucci, Paollela).
En 1968, il signe CINQ GACHETTES EN OR, un western écrit par Dario Argento, avant de se spécialiser dans les films-sexy en costumes (ou films en costumes-sexy). Deux "comédies de répertoire" IL MALATO IMMGINARIO d'après Molière et IL TURNO d'après Pirandello lui permettent encore de diriger Sordi puis Gassman.
Joyeusement daté, son second film, IL DELITTO DEL DIAVOLO (LES SORCIERES DU BORD DU LAC) se distingue par un dénouement ahurissant. Ray Lovelock est David, le beau hippie-crooner victime des "sorcieres" Silvia Monti, Evelyne Stewart (de son vraie nom Ida Galli, diaphane héroïne de moults péplum et gialli) et Haydee Politoff qui, de COLLECTIONNEUSE pour Rohmer intégra Cinecittà en 1969 (BORA BORA d'Ugo Liberatore ou SCACCO ALLA REGINA de Pasquale Festa Campanile...).
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Raoul Katz pour FLAVIA/CARLTON Film/LABRADOR Film. Scénar : Tonino Cervi, Antonio Benedetti et Antonio Troisio. Realisation : Tonino Cervi. Photo : Sergio Offizi. Montage : Mario Morra. Music : Angelo Francesco Lavagnino. Acteurs : Haydee Politoff (Liv), Ray Lovelock (David), Evelyne Stewart (Viviana), Silvia Monti (Samantha), Gianni Santuccio, Guido Alberti.

Prévoir du café ou des excitants :
David, à la suite d'une bifurcation pour éviter les flics, trouve refuge pour la nuit dans une cabane. Au matin une jolie jeune femme le reveille et l'invite à partir. Seulement voila, avant de partir il voit deux autres créatures de rêves et accepte l'offre de l'une d'elles qui lui propose de prendre le petit déjeuner. Voila notre héros embarqué dans une drôle (et mortelle) aventure.
Tout le film est d'une lenteur affligeante ! De l'action, du sang ou quelques rites démoniaques? Point du tout! Jusqu'au dénouement (il est vrai assez ahurissant) tout se passe idylliquement pour le héros (qui mange comme un porc, se gratte partout à chaque scène et pour son plus grand malheur, n'est pas insensible aux charmes de sorcières). Quelques pincées de mystère dans les apparitions/disparitions des trois femmes, dans la nourriture qui s'évanouit ou la cuisine qui change d'aspect, mais tout ça n'est pas fait pour passionner le spectateur. Evidemment on peut se rincer l'oeil en mattant la plastique des jolies sorcieres ou s'emerveiller sur les métaphores du jours et de la nuit (Le jour on nous montre une jolie mouette, et la nuit un joli hibou), mais pour parler franchement, on se fait chier!!

On va essayer de trouver de l'Anthologique :
Déjà quand David aide un vieux à changer sa roue et qu'ils commencent à parler des jeunes de l'avenir du monde, de pourquoi David à-t-il les cheveux long et se rebelle-t-il. Un passage hilarant qui téléphone la fin sans qu'on s'en apercoive;
David suit "discretement" un homme dans les bois la nuit. A environ vingt mètres de lui, il fait un raffut d'enfer et l'homme ne s'aperçoit de rien;
Pour le reste, débrouillez-vous, ce film est trop chiant pour que j'ai envie de me rappeler des scènes "interressantes".

Fumez donc un joint en visionnant ce film.


LA POSSEDEE, 1974, ITALIE
Genre : Possession hystérique pour démon pathétique. Couleur. 88 mn.

Commentaires de Stéphane Derderian :
Mario Gariazzo fit aussi ses armes dans la production avant de réaliser une poignée de westerns (pseudo Robert Paget) comme DIEU PARDONNE A MON PISTOLET ou ACQUASANTA JOE. LA FUREUR D'UN FLIC est un polar urbain qui confronte Klaus Kinski et Philippe Leroy. Mario Gariazzo se passionne ensuite pour les extra-terrestres et tourne plusieurs nanars parme lesquels (pseudo Roy Garret) LA QUATRIEME RENCONTRE un des dix films de S.F. les plus minables jamais réalisés.
Dans les années 80, le filon cannibale lui inspire L'ESCLAVE BLANCHE suivi d'infâmes films érotiques. Mario Gariazzo prétendra ne pas s'être inspiré du film de Friedkin (L'EXORCISTE) pour tourner l'OSSESSA (LA POSSEDEE et SEXORCIST pour le titre U.S.). Dont acte, Stella Camacina joue Daniela la possedée et Lucretia Love, assagie, sa mère. Avec les increvables Chris Avram, Ivan Rassimov, Gabriele Tinti et surtout, surtout, dans le rôle du père Zeno, fascinant et bouleversant, l'immense Luigi Pistilli.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Ricardo Romano et Paulo Azzoni pour TIBERIA Film. Scénar : Ambrogio Molteni et Mario Gariazzo. Realisation : Mario Gariazzo. Photo : Carlo Carlini. Montage : Roberto Colangelo. Music : Marcello Giombini. Acteurs : Stella Camacina (Daniela), Lucretia Love (Luisa), Luigi Pistilli (Père Zeno), Chris Avram, Gianrico Tondinelli, Gabriele Tinti, Ivan Rassimov, Giuseppe Addobbati, Umberto Raho.

Malgré un doublage à chier, on voit bien que les acteurs jouent mal :
C'est clair que l'EXORCISTE est passé par là! Une jeune étudiante dans les beaux arts, conseil son directeur d'acheter une oeuvre représentant un homme sur une croix. Petit à petit (disons plutôt d'un seul coup en fait), la statue de l'homme va prendre possession de la jeune fille. Outre le fait que la sculpture en bois brut semble peser 10 grammes, que les acteurs débitent des kilomètres de textes pour faire style "je sais de quoi je parle", que la jeune étudiante restaure un tableau sous la lumière blafarde d'une ampoule et que le possesseur à un rire stupide et horripilant (et qu'en plus il à une tronche de taré), il faut bien remarquer que le suivit de l'histoire n'est pas top. Le père Zeno fait tellement pistollero qu'on a l'impression qu'il va dégainer son pistolet toutes les quinze secondes.

Anthologeons donc :
Dés le début on sait à qui on a affaire : deux jeunes gens (une playmate et un playboy) qui débitent du texte à n'en plus finir sur des sujets dont on se fout royalement;
Toutes les scènes ou des gens expliquent quelques chose sont hilarantes. Ils s'étendent à l'infini en employant les termes les plus scientifiques possible au lieu de couper au plus court (ce qui aurait peut-être enlevé le ridicule aux trois quart des scènes);
Le père Zeno qui sort de sa retraite a tout de l'attitude du pistollero à qui on demande une dernière fois de faire parler son flingue pour un ultime combat;
Dans la scène de la possedee qui s'enfuie dans les rues d'un village, on la voit courir en tous sens, dégoulinante de sang, hurlante et furieusement rigolote;
Excellente cette scène ou, lors d'une party, on voit des gens danser comme des abrutis et surtout cette fraction de seconde ou l'une des danseuse, a moitié cachée par son compagnon retiens ce dernier en regardant la caméra comme pour dire "Me laisse pas toute seule face à la caméra, j'ai l'air tarte";
Le combat final est pitoyable et totalement illogique : le diable qui a le dessus laisse assez de répit au père Zeno pour qu'il se ressaisise et exorcise le démon avant de rendre son dernier soufle.
Le doublage, les dialogues à rallonge et le jeu débile de certains acteurs font de se film un joyau de la série B.

Ne vous gênez pas pour vous procurer la video.

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SOIREE DU 24 JANVIER 1997
SPECIAL : DESASTRES NIPPONS

ROBOTS 2000, ODYSSEE SOUS-MARINE, 1967, USA-JAPON
Genre : Savant fou. Couleur. 90 mn.

Petit speech de mister Stéphane Derderian :
Les amateurs de fantastiques ont depuis longtemps consacré quelques spécialistes du cinéma populaire japonais (Inoshiro Honda, Shigeo Kanaka, Jun Fuduka). Notre attention sera réservée, ce soir, à deux artisans peu connus, Hajime Sato et Yoshiro Muraki.
WATER CYBORG ET NOSTRADAMUS AN 2000 sont deux films d'anticipation qui semblent vouloir embrasser tous les thèmes du fantastique, entreprises accomplies dans un esprit très artisanal et qui convoquent quelques personnages caricaturaux, de jolies maquettes, de vilains monstres en latex et beaucoup de (petits) feux d'artificices.

ROBOTS 2000, ODYSSEE SOUS-MARINE (WATER CYBORG/KAITEI DAISENSO), est une co-production américano- japonaise. Deux versions furent tournées avec un personnel différent, l'une destinée à l'Asie, la seconde pour le marché occidental et signée Terence Ford. Héritier du serial et marqué par l'esthétique de la BD contemporaine, WATER CYBORG propose un scénario naïf et délirant autour d'une cité sous-marine dirigée par un savant furieusement ambitieux, le Dr Moore. Ses créatures, les cyborg, clones déconcertants du gill-man de LA CREATURE DU LAC NOIR, assurent le service d'ordre.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : DANEI. Scénar : Masami Fukuishima et Koichi Ohtsu. Realisation : Hajime Sato. Photo : Kazuo Shimomura. Montage : Hajime Sato. Music : Shunsuke Kishushi. Acteurs : Peggy Neal, Frank Gruber, André Huse, Steve Queen, Eric Nielsen, Miek Danyn, Bivary Killer, Brown Ganser, John Crain.

Un spectacle fantastique :
Pendant une demonstration de missile ultra sophistiqué à des journalistes, une forme etrange passe devant les caméras du sous-marin qui filme la démonstration. Cela aurait-il un rapport avec les phénomène bizarres qui se passent depuis quelques temps aux abords d'une centrale nucléaire et avec la découverte d'une décharge sous-marine sauvage?
En premier lieu, ce qui "choque", c'est le jeu des acteurs. On a l'impression qu'on leur a dit qu'ils jouaient dans un film muet en noir et blanc et que donc il fallait qu'ils en rajoutent dans leur jeu pour faire "vrai"! Mais voila, le film est parlant et les acteurs ont l'air ridicule à un point que ce n'est pas possible d'imaginer.
Et pis faut voir les "effets spéciaux"! Rien que de la maquette mal peinte ou des incrustations foireuses (les cheminées de la centrale qui dépassent du batiment). On peut même se demander si à certains moments les scènes sous-marine n'étaient pas filmées hors de l'eau! Ajoutez à cela des manipulations génétiques risibles, des missiles presque plus gros que le sous-marin et des gunfight... minables et vous obtiendrez ainsi un des films les plus nuls de sa génération!

Installez vous bien ça va anthologer à mort :
Chaque apparitions d'un sous-marin est à hurler de rire : soit on le voit roulant sur le sol sans eau autour de lui, soit il porte un missile d'une demi fois sa taille ou alors il s'amuses carrément à faire du slalom comme un sous marin de poche ;
A l'intérieur du sous-marin principal, c'est l'apothéose : on a le droit à des manche à balai d'avion de grande pour le diriger (ils sont deux pour faire la même manoeuvre en plus!), le le capitaine en second répète sans cesse les ordres du capitaine (ce qui pourrait faire "pro" si ça ne faisait pas ringard) et toute la machinerie de l'engin est confinée dans la coursive de commandement ;
Le capitaine est sans doute le plus mauvais acteur de tous les temps. Son célèbre "Quoi!" alarmé qu'il sort à l'un de ses hommes qui lui annonce une nouvelle abhérente restera dans les mémoires pour un nombre incalculable d'années ;
Toujours dans le sous-marin : il y a une fuite d'eau. Au lieu de la colmater vite fait, on peut voir la scène suivante : la fuite gros plan et le capitaine qui dit "colmatez la brèche", le second répète "colmatez la brèche" et un troisième larron du film de surrenchérir "colmatez la brèche"! Tout ça pendant que la fuite continue de faire des dégats ;
La première apparition d'un des "cyborg" est fabuleusement terrifiante! Une tête argentée avec des yeux noirs inexpressifs et une bouche immobile constitue l'abominable faciès de ces horreurs ;
Quand ils marchent, on à l'impression de voir des zombies et le reste du temps on a l'impression de voir des hommes dans un costume hideux ;
Un des gunfight final nous montre le méchant et ses sbires aux prises avec les "cyborgs" qui ne sont plus sous leur contrôle. Stoïque, le docteur Moore donne des ordres aussi stupide que "tuez les..." ou "il ne faut pas qu'il approchent" alors que ses acolytes tirent des dizaines de balles sur les créatures avec des flingues genre "Walter PPK" équipé de silencieux! Un détail ne doit pas vous échapper : tout le monde a un flingue noir, mais celui du chef est brillant ;
Sur l'île, quand les militaires découvrent des empreintes de pas étranges, l'un d'eux se sent olbigé de préciser : "ce ne sont pas des empreintes d'être humain" ;
Un joyaux aussi : quand l'un des scientifiques à la solde du méchant se lance dans une diatribe vantant leur cité sous-marine et les nouvelles technologies. Il lève la main au ciel comme pour le prendre à témoin, et la caméra se met en plongé, si bien qu'on voit le scientifique vut du dessus entouré d'un dessin à hurler de rire sensé représenter toute une machinerie ultra-sophistiquée ;
N'oublions pas les mimiques des protagonistes pour bien montrer qu'ils ont peur (lèvres pincées, regards en coin angoissés, roulement d'yeux, visage déconfit, etc.), les scènes ou la journaliste occidentale est remplaçée par une doublure orientale pour les scènes sous-marine (à noter aussi que l'actrice a un postérieur conséquent alors que la doublure est plutôt sportive!) et tout un tas de détails délirants qui font de ce film un petit chef d'oeuvre de kitsch ultra-ringard!

N'hésitez pas, c'est un des films les plus hilarants de tous ceux qui vous ont été présenté depuis le début de cette rubrique.


FIN DU MONDE, NOSTRADAMUS AN 2000, 1976, JAPON
Genre : Pseudo-documentaire impitoyable sur le devenir de l'humanité ;-). Couleur. 80 mn.

Commentaires de Stéphane Derderian :
Yoshiro Muraki signe NOSTRADAMUS AN 2000 et combine certains éléments du film-catastrophe avec l'ésprit roublard du pseudo-documentaire, deux sous-genre très en vogue dans les années 70. Des scientifiques constatent d'ahurissantes manifestations dues aux nuisances de la pollution nucléaire.
Tableau particulièrement gratiné en forme de gigantesque tohu-bohu où se succèdent allègrement trucages approximatifs et images d'archives d'un goût douteux. Une voix-off alarmiste tente (en vain) de structurer le film.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : TOKO C. L.. Scénar : Yoshiro Masuda et Yosomitu Banno. Realisation : Yoshiro Muraki. Photo : Rokuro Nishigaki et Kaoru Washi. Montage : Yoshiro Muraki. Music : Isao Tomika. Acteurs : Robert Rochen, Alan Kaberny, George Cooney, Kaoru Tomita, Barbara Harmans, Walter Bracland, Toshio Kurosawa.

Un bordel monstre hilarant :
Pas de point de départ précis ni d'arrivée bien définie, ce film nous plonge dans un flou qui, sans être artistique, nous rapproche assez de certains Godard ou Lelouch.
Donc la Terre est en proie à des catastrophes innombrables alors que les hommes politiques sans foutent royalement (comme d'habitude) et que des scientifiques essaient d'y remédier. Le film refuse de démarrer, même quand une équipe de secours va à la rescousse de diplomates dans la jungle. Ont se dis qu'il va y avoir toute une épopée pour les sortir de là (surtout qu'on nous met des pseudos morts-vivants pour "pimenter" le film) et ben non! Keud! Ca dure dix minutes et on revient à la civilisation pour reprendre le train-train monotone des catastrophes. Bon, à défaut de rôles bien définis et d'un suivi concret de l'histoire, le film nous montre de bien beaux effets spéciaux de catastrophes (souvent mal fait, mais pas trop). Cela nous ramène directement à ID4 : pas d'histoire, pas de personnages, des acteurs de merde et des effets spéciaux pour cacher la misère (sauf que les effets d'ID4 sont plus jolis mais moins présents).

Anthologie très spéciale :
Une scène "phare" du film nous montre un agitateur qui exorte les foules à la révolte et les lance à l'assaut d'on ne sait quoi. Outre les images de la foule qui coure dans les rues on intercale des images d'une gare ou des trains patientent patiemment... Heu, je ne sais pas si il y a quelques chose de métaphorique, mais il faut savoir que la foule ne rencontre jamais les trains qui attendent dans la gare vide;
Quand les scientifiques font un tour dans la jungle pour retrouver les membres d'une conférence, on a le droit à une attaque en règle de chauve-souris géantes très moches.;
Dans cette même jungle, les scientifiques portent des combinaisons anti-radiations trouées de partout;
Alors que le monde s'écroule autour d'elle, la fille du scientifique principal du film aprend qu'elle attend un enfant. Sa joie fait plaisir à voir quand elle se lance dans un ballet sur des dunes de sable sous une sorte d'aurore boréale composée de trois soleil... Hilarant;
La méga scène de cata. se déroule sur une bretelle de périph. Une voiture arrive prendre de la vitesse en plein embouteillage et provoque un accident qui met le feu, de loin en loin, à toutes les voitures! Les unes après les autres, en quelques secondes;
Scène très émouvante que celle ou la mère et la fille (du scientifique principal) ont une discussion larmoyante sur la maladie de la mère, la pollution, le père et le futur bébé. La scène s'étend en longueur sans provoquer la moindre émotion;
Magnifique le reflet de la planète dans les cieux "Car les émanations toxiques ont renduent opaques et réfléchissant les nuages", dixit (approximativement) le scientifique. Mais pour la suite du film cela ne change rien... ;
Preuve de la stupidité crasse des hommes, au moment du pillage des vivres, ont les voient foutrent en l'air les trois quart de la marchandise (scène qui nous ramène tout droit au "Les Rats de Manhattan" de Bruno Mattei).

Ouais ben c'est tout hein! Pour le reste, procurez vous la video.

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SOIREE DU 7 FEVRIER 1997
SPECIAL : JESUS FRANCO (5ème Partie)

LA FILLE DE DRACULA, 1972, FRANCE-PORTUGAL
Genre : Vampire que tout (c'est nul, je sais...). Couleur. 90 mn.

Petit speech de mister Stéphane Derderian :
Cette cinquième soirée consacrée à Jesùs Franco, nous permet de présenter deux films autour d'un thème cher à l'auteur : le vampirisme. "Contre le mythe, tout contre".Formule pour paraphraser Sacha Guitry, qui sied bien à ce double-programme. LA FILLE DE DRACULA et LA COMTESSE NOIRE confirment en effet un projet initié avec DRACULA PRISONNIER DE FRANKENSTEIN où s'opère un refus des conventions du genre et du primat littéraire, au bénéfice d'une démarche purement spéculative.

Aujourd'hui encore, LA FILLE DE DRACULA (A FILHA DE DRACULA) divise, y compris parmi les inconditionnels. Il s'agit d'une co-production franco-portugaise, tournée pendant la très féconde année 72. Le scénario, comme à de nombreuses reprises dans la filmo de Franco, est le palimpseste d'une film précédent, en l'occurence LE SADIQUE BARON VON KLAUS (1962). LA FILLE DE DRACULA pourrait se situer à l'orée du cinéma expérimental, par son renoncement à un principe rigoureux de narration et, surtout, par certains partis pris formels. D'aucun ne manquèrent par, en particulier, de s'irriter contre l'usage systématique du zoom.
Pourtant, celui-ci ne doit pas être envisagé ici dans une perspéctive traditionnelle de substitution, mais bien davantage comme une figure de style, libre et insolente. Franco compose son film pendant la prise de vue, la caméra comme un prolongement immédiat de l'oeil, enregistrement d'une perception intuitive. Le regard live, brouillon et pulsionnel, cherche à se stabiliser sur des détails et cette insistance métonymique confère aux scènes érotiques une dimension non-figurative absolument unique.
La rousse Britt Nichols, fidèle du team Franco depuis sa prestation de "vierge de pallus" dans JUNG FRAUEN REPORT (1971) se distingue parmi les visages familiers de la période CFFP (Anne Libert, Howard Vernon, A. Dalbes, Daniel White).
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : Robert de Nesles pour C.F.F.P./INTERfilm. Scénar : Jésùs Franco. Realisation : Jésùs Franco. Photo : José Climent. Montage : René Syviano. Music : René Sylviana. Acteurs : Britt Nichols (Luisa Karlstein), Anne Libert (Karine), Daniel J. White (Comte Max Karlstein), Howard Vernon (Comte Dracula), Fernando Bilbao (Charlie), Antonio Dalbes (Inspecteur Ptuschko), Yelena Samarina (Ana), Lina Romay (Edith), Jésùs Franco (Cyril Jefferson).

Très spécial et très drôle :
Ben voila une pôv fille qui apprend qu'elle est la déscendante de Dracula et que c'est un terrible secret mais qu'elle va quand même épouser la cause de son trisaieul parce que de toute façon, l'a pas vraiment le choix. Ce film n'est pas du tout horrifique, simplement "érotique".
Franco est visiblement maître dans l'art du bordel visuel; flou artistique constant, caméra qui ne sait pas toujours quoi filmer et plans gratuits, en veux tu en voila.
Il adore aussi enlaidir ses actrices. Elles sont toutes bien en chair et certaines très mignonne, mais voila, Franco préfère les filmer comme de grosses otaries échouées sur le sable... Spécial!

Bon, à chaud ça anthologe comme suit :
La scène de la grand-mère qui se meurt est grandiose : la caméra se promène à sa guise, sans s'occuper de se qui se passe dans la pièce, Franco est là pour faire jolie et les deux actrices franchement tartes ;
Quelle hilarité de voir Franco se prendre la tête dans les mains genre "Mais qu'est ce que je fous là moi" dans une scène ridicule ou les acteurs essaient de départager qui aura la palme de la réplique la plus décalée ;
Les apparitions de Dracula sont... Spéciales! Il ne bouge pas son cul de son caveau! Ses esclaves doivent lui apporter de la chair fraîche jusque dans son cercueil! Il ne parle pas, ne crache pas et se contente d'ouvrir la bouche ;
Excellent aussi le témoin qui dit pouvoir reconnaitre la canne avec laquelle il a été frappé alors que la scène s'est déroulée en pleine nuit et très rapidement ;
Le top du top des scènes hilarantes est atteint quand la fille de Dracula embrasse à pleine bouche une autre femme et ne sais pas quoi faire de ses dents un peu trop gênantes ;
Une petite dernière : la scène du piano. Le comte joue du piano pendant au moins dix minutes pendant que la fille de Dracula se fait sa copine (les scènes de piano savamment intercalées aux scènes d'ébats frénétiques sont de toutes beauté...).
Je ne pense pas qu'il faille aller plus avant car tout le film est du même tonneau. Les scènes inutiles se succèdent aux scènes creuses, les plans foireux aux plans bancals et le rien au rien!

Dans le genre c'est un bon divertissement.


LA COMTESSE NOIRE, 1973, FRANCE-BELGIQUE
Genre : Heu, là... on peut dire Porno-Vampirique je crois. Couleur. 87 mn.

Commentaires de Stéphane Derderian :
LA COMTESSE NOIRE jouit d'une aura presque mythique. Le projet n'en demeure pas moins une des entreprises parmi les plus radicales de l'auteur. Plusieurs versions - corpus d'images et montages différents - existent selon les pays. En France, le film est encore connu sous les titres de LA COMTESSE AUX SEINS NUS ou LES AVALEUSES.
Egalement tourné au Portugal, LA COMTESSE NOIRE est signé James P. Johnson pseudonyme usuel (en référence à un pianiste de jazz) des productions Eurociné. L'action se situe en 1974 et nous invite à suivre les rencontres de la comtesse Irina de Karnstein, dernière descendante d'une famille frappée par la malédiction du vampirisme où s'effectue ici un délirant déplacement de la zone corporelle subissant la morsure fatale.
"La semence de l'homme était la source de sa vie..."
Dans le rôle-titre, Lina Romay gagne son statut de star du cinéma BIS. L'ardent tempérament de cette délicieuse comédienne (Rosa Almirall, de son vrai nom) l'imposa comme "candidate naturelle" pour contribuer, avec une générosité inouïe, à l'oeuvre de Franco.
Depuis 1972, elle figure au générique de la plupart de ses films, abnégation d'une fidélité quasi-exclusive (rares excursions chez Carlos Aured ou Jorge Grau). Sans restriction, elle partagea l'art et le modus vivendi de son mentor y compris dans l'expérience du cinéma porno (le plus souvent sous les noms de Lulu Laverne ou Candy Coster).
LA COMTESSE NOIRE doit beaucoup à sa performance. Au diapason du personnage d'Irina, véritable junkie, victime nimbée d'une bouleversante mélancolie, elle traverse une oeuvre lyrique où l'on ne manquera pas d'être attentif aux lectures de Jack Taylor et à la prestation de (l'indispensable) Jean-Pierre Bouyxou qui reprend le rôle mythique du Dr Orlof.
THE FICHE TECHNIQUE : Prod. : M. Lesoeur pour EUROCINE/Films MARC/BRUX Inter. Scénar : J. Franco et H. Rostaine. Realisation : Jésùs Franco. Photo : Johan Vincent et Raymond Heil. Montage : Pierre Querut. Music : Daniel J. White. Acteurs : Lina Romay (Irina, Comtesse de Karnstein), Jack Taylor (Baron Von Rathony), Alice Arno (Maria), Monica Swinn (Princesse de Rochefort), Luis Barboo (Gilda Arancio), Jean-Pierre Bouyxou (Dr Orlof), Jésùs Franco (Dr Roberts), Richard Kendall.

Vraiment hyper-très-spécial :
Bon d'accord la jolie comtesse arrive en ville, celle de ses ancêtres, et ne peut s'empêcher de vampiriser de beaux males pour assouvir sa soif. Elle est toujours toute nute, ne parle pas, est accésoirement hyper-jolie, se comporte toujours lascivement et est très triste de ne pouvoir se débarrasser de sa malédiction.
Encore plus creux et plus vide que le film précédent, celui-ci atteint des sommets de nihilisme. Les scènes trainent en longueur, le côté porno est juste là pour faire son cotat de cul et c'est tout! C'est chiant, toujours aussi mal filmé et pis voila...

Là ça va être dur de faire de l'Anthologie :
Bon déjà les scènes de "cul" ne sont pas tournées avec les mêmes actrices et acteur...;
L'oiseau sur le capot de la voiture à les ailes qui bougent (marrant);
La comtesse qui trouve le véritable amour ne veut pas tuer son amant et lui échappe si brutalement alors qu'ils ont roulés dans l'herbe, que la caméra n'est pas assez rapide pour suivre l'action, et donc la Comtesse (d'où l'effet live...);
Délirant le Dr Orlof qui va fourrer ses doigts baladeurs dans le sexe d'une victime - sous les yeux toujours aussi peut expressif de Franco - et faire un diagnostique sur les blessures;
L'amant de la sublime Comtesse est un fin romantique : il fait des poemes et réfléchit beaucoup sur sa condition et sur son amour pour la comtesse... et en plus il enchaine les monologues inutiles comme on mange du foie gras à Noel;
Nan mais bon, là il faut le voir pour le croire et je n'ai pas le courage de tout vous raconter. Ce film n'est ni drôle, ni interressant (à part pour ceux qui veulent voir la Comtesse tailler des pipes - ou plutôt sa doublure) et je ne vous le conseillerais pas pour une bonne soirée Bis entre pôtes (où potesses).

Achetez la video si vous tombez dessus, mais ne la cherchez pas assidûment.

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