Graham Masterton, LE DEMON DES MORTS

Critiques

LE DEMON DES MORTS (The pariah, 1983)

Granitehead, petit bourg sur la côte Atlantique, près de Salem, Massachusetts. John Trenton vient de perdre sa femme, Jane, il y a tout juste un mois dans un terrible accident de voiture. Elle portait en elle le fruit de leur amour, lequel ne verra jamais le jour. Perché au plus haut de la route de Quaker Lane, John vit seul à Quaker Lane Cottage, dans cette maison, à présent trop grande pour lui, où il a passé les jours les plus heureux de sa vie en compagnie de son épouse.
De temps à autre, il a le sentiment que quelqu'un tout près de lui chuchote son nom, il croit entendre Jane, mais refuse de l'admettre... jusqu'à ce que des phénomènes de hantise viennent lui prouver qu'il ne devenait pas fou. Mais la Jane qu'il connaissait ne semble pas être la Jane qui lui apparaît chaque nuit.
Rapidement, John apprend qu'il n'est pas le seul à être victime de ces apparitions. En fait, il semblerait que tous les habitants de Granitehead puissent voir les êtres chers qu'il ont perdu. John découvrira qu'il existe un lien entre ces apparitions et le David Dark, ce bateau échoué au large des côtes de Granitehead il y a plus de cent ans et qui transportait à son bord un mystérieux coffre de cuivre renfermant le secret le plus lourd de Salem.

Cette histoire démarre très loin dans le passé, comme le font les meilleures oeuvres de Masterton. Il y est question d'un navire perdu près des côtes, une épave qui transportait en des temps reculés le squelette du terrifiant démon Mictantecutli, celui qui règne sur les morts. Un démon si mauvais qu'il était rejeté par les autres au sein même de l'enfer, et qui n'a qu'un but : peupler la terre de millions de morts animés par son esprit, lui apportant les coeurs des vivants dont il aime se nourrir.
Mictantecutli fut enfermé par divers sortilège, et devait être mis en lieu sûr afin de rester loin des hommes et innoffensif jusqu'au jugement dernier. Seulement voila, longtemps plongé dans l'eau de mer, son cercueil-prison s'effrite... son esprit se met alors à vagabonder le long des côtes, et il commence à tourmenter les vivants en leur envoyant des spectres. C'est à ce moment que notre histoire commence, lorsqu'un homme qui a perdu sa femme commence à la voir se promener un peu partout. Il mène son enquète, et rencontre un occultiste avec lequel il projette de sortir le cercueil de l'eau. C'est juste ce qu'il manquait au démon des morts pour s'éveiller...

   Mictantecutli, par Pen of Chaos

Sphynx   donne son avis :

Certains diront certainement que le livre est long à démarrer, mais il est important de bien cerner le personnage et ses motivations pour comprendre les décisions qu'il aura à prendre tout au long de cette aventure. Ce livre est pour moi un chef-d'œuvre de la littérature fantastique, c'est du grand Masterton. Néanmoins, s'il s'agit de votre première incursion dans l'univers Mastertonien, je ne saurais trop vous le conseiller, car à la lecture de certains autres de ses ouvrages, vous risqueriez de rester sur votre faim. La seule chose que l'on pourrait reprocher à cette oeuvre, comme pour pas mal d'autres Masterton, serait que la fin soit un peu expéditive, mais bon, ne nous arrêtons pas là...

Pen of Chaos   donne son avis :

Une excellente prestation que ce bouquin, qui sait maintenir le suspense par la diffusion de petites comptines étranges comme on peut en trouver dans quelques oeuvres de l'auteur. le début est calme mais assez noir, la partie centrale se dévore et la fin est complètement apocalyptique. Ce démon est vraiment destroy, et ses apparitions sont remarquables, bien qu'il ne soit pas très "impliqué" dans l'action. A noter l'excellent "marché" que le personnage principal va conclure vers la fin et avec lequel il se fait avoir. Cette fois-ci, c'est du côté des incas que nous allons voyager... j'aime assez le passage dans lequel le héros (terme à employer modérément) rend visite à l'occultiste, ce genre de gars bizarre qui fait basculer l'histoire dans les bouquins de GM.

Asc   donne son avis :

Les ingrédients qu'utilisent GM pour construire ce récit sont assez connus. Nous avons tout d'abord le héros Mastertonnien (C'est tout nouveau comme terme) fort de ses contradictions de ses doutes et que la vie n'a pas épargné (et cela va durer). Second élément l'éternel démon qui affirme tout doucement sa présence au fil du livre. Enfin la trame qui va permettre la confrontation entre les deux. La femme du personnage principal (morte lors d'un accident) va constituer le lien entre les deux personnages. Même si GM ne se jette pas à l'eau dès le début du livre, l'ambiance qu'il crée au fil des pages est tout à fait excellente, la fin assez salée en constituant l'apothèose.

Retour