Re-animator II

Fiche Technique

Pré-générique : Perou, Amérique du Sud. 8 mois après les événements narrés dans Re-Animator, à 16 000 kilomètres de Miskatonic, Herbert West et Dan Cain terminent leur tournée de médecins-volontaires au coeur d'une guerre civile sanglante. Les quelques scènes aperçues permettent au spectateur de constater que les idées du scientifique n'ont pas changé...

Échappant de justesse à la mort, nos deux comparses reviennent à Miskatonic.

Là, les événements étranges foisonnent. Il y a d'abord Leslie Chapman, lieutenant de police, dont la femme est zombifiée, Meg, la compagne de Cain, morte, mais pour combien de temps ? Sans oublier la tête (coupée) de ce bon Docteur Hill, toujours aussi vindicative.

En combinant un réactif de son cru avec le fluide amniotique et les protéines musculaires, Herbert West comprend qu'il peut maintenant créer des vies expérimentales et nouvelles. Emballé par son projet, le réanimateur ne discerne plus les limites du possible et sombre dans un délire chirurgical mégalomane.

Le bilan de cette folle histoire ? Une musique stylisée, signée Richard Band, semblable à celle de la série Puppetmaster où la fantaisie et l'humour se côtoient, des effets spéciaux impressionnants et une interprétation relativement juste de la part des acteurs. Jeffrey Combs et ses confrères ont réussi à se tenir sur le fil du rasoir, exercice difficile au vu d'un tel scénario. L'histoire elle-même, plutôt colorée, utilise le même procédé, ne copiant pas le premier volet, mais le façon dont la progression narrative s'y déroulait. "Encore une hystérique !", s'écrie Herbert West à propos de la nouvelle petite amie de Cain, ne tenant pas compte du traumatisme que la situation inflige à la jeune femme. Les convictions du scientifique font sourire. Jeffrey Combs incarne un Dr. West passionné par ses croyances, inhumain (assez proche, mais en plus caricatural, du Peter Cushing des derniers Frankenstein de la Hammer). Cette conviction rend les situations encore plus ahurissantes. Yuzna, comme dans Society, s'amuse avec des effets sanglants multiples. Il peinture tout en rouge, mais opère toujours une savante distanciation par le biais d'un humour caricatural, débridé, fantaisiste. L'aspect loufoque du résultat n'empêche pas l'adhésion au récit et sa crédibilité, mais risque parfois de distraire un peu l'attention des événements en cours.

Même si Frankenhooker et le présent film se ressemblent parfois, dans leurs scènes extrémistes, on reconnaît bien le travail de Brian Yuzna, notamment dans la finale délirante, digne de Nightbreed et du premier Re-Animator.

Je concluerai en signalant un fait intéressant : la salle d'opération et la maison (située à côté d'un cimetière - Fulci Lives !) de West rappellent les décors du Frankenstein de James Whale.

revue par FREDERICK DURAND

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