Los Monstruos del Terror

Genre : musée de cire hollywoodien (animé)

Fiche technique

Revue : Michel Pagel

Histoire de changer un peu des films américains, voilà enfin une bonne grosse co-production comme les Européens les aimaient dans les années 60 et 70. Ce film — sorti en France au cinéma sous le titre Dracula contre Frankenstein. Tiens, encore… — s’inscrit en fait au sein d’une série, principalement espagnole : celle des aventures du loup-garou Waldemar Daninski, joué par l’inénarrable Paul Naschy, un des principaux acteurs de séries Z d’horreur ibériques. Naschy est loin d’être un mauvais comédien, et ses films, réalisés par lui ou, comme ici, par d’autres, se regardent en général sans déplaisir. Celui-là se situe dans la moyenne, même s’il souffre d’un argument assez peu porteur : des extraterrestres — menés par Michael Rennie, qui jouait déjà les visiteurs d’outre-espace dans le nettement plus prestigieux Le Jour où la Terre s’arrêta, et Karin Dor, la Barbara Steele allemande, qui avait elle aussi connu de meilleurs jours (par exemple dans Topaz (L’Etau), d’Alfred Hitchcock) — arrivent sur la Terre pour la coloniser. Dor a des scrupules vis-à-vis des êtres humains. Rennie est le militaire-convaincu-du-bien-fondé-de-sa-mission-qui-ne-réalisera-qu’à-la-fin-l’injustice-de-sa-cause. Encore une fois, jusque là, rien que de très normal. Là où ça se corse, c’est quand nos charmants aliens décident de rendre la vie à Waldemar Daninski, au monstre de Frankenstein, au comte Dracula (ces deux derniers sous pseudonymes, mais on les reconnaît tout de même) et à une momie. Une fois que ce sera chose faite, plus rien ne pourra les arrêter, disent-ils. On veut bien les croire, mais on se pose tout de même des questions. A la fin, le loup-garou, qui a un bon fond — c’est tout de même le héros de la série —, se rebelle et, aidé de Karin Dor, provoque la destruction des méchants, monstres et extraterrestres confondus, avant de mourir héroïquement (pour ressusciter dans l’épisode suivant). A l’exception du loup-garou de Naschy, relativement convaincant, tous les monstres sont ratés à des degrés divers, mais le pompon revient sans conteste à la créature de Frankenstein. Elle aussi jouée par Naschy, elle porte un maquillage visiblement inspiré de celui de Boris Karloff dans les classiques Universal, mais là s’arrête la comparaison. Sans doute parce qu’on lui avait collé une tonne de peinture sur les paupières, Naschy poursuit ses adversaires les yeux à demi fermés, au point qu’on se demande comment il ne se prend pas les pieds dans tout ce qui passe. Sa simple arrivée à l’écran est un fou-rire garanti.

A signaler que le titre français de ce film — Dracula contre Frankenstein — est relativement mal choisi, étant donné que si pas mal de monstres s’y affrontent, ces deux-là, justement, ne se retrouvent jamais face à face. Mais qu’est-ce que ça peut faire, du moment que le titre sonne bien, hein ?

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