Les prédateurs du crime

Genre : un monstre et des gens

Fiche technique

Revue : Docteur BIS

? Pardon ?

Voui. Ca ne veut rien dire, mais c'est écrit sur la jaquette. C'est sorti chez Magic Home Vidéo dans la série "The Best of Magic" (sic). C'est censé être "un film de Brian Aben", alors pourquoi, se demande le bon docteur, le générique donne-t-il pour responsable un gazier nommé James A. Sullivan ? Simple : parce que c'est lui le réalisateur de ce machin nommé "Night Fright" (!) remontant à 1967, où John Agar payait ses impôts au milieu d'une bande de nuls. Continuons la dissection de la jaquette : elle repompe honteusement le visuel de "The Bite", L'honnête série B de Rambaldi, avec son serpent meuchant. Inutile de dire que le résumé est tout aussi mensonger, parlant d'une équipe tournant une série Z tombant sur de vrais monstres... hum...

Donc, on insère la cassette dans l'orifice prévu à cet effet, et là, l'écran s'anime.

Magique !

Un couple d'abrutis se bécote dans sa voiture et parle avec des voix mongoloïdes. Parce que ce film a une vf pas racontable, mais ça ne devait pas être mieux en vo. Or, la radio annonce qu'un objet inconnu vient de s'écraser dans le coin. Et une caméra rôde et, ponctuée par des tambours, s'approche du couple sur le point d'exécuter la bourrée auvergnate horizontale. On enchaîne, sur un couple (un autre), dont une bougresse grimaçante à la coupe de douilles évoquant une Diana Ross croisée à un Bouvier des Flandres. Le garçon, lui, balance des questions existentielles qui tendraient à faire croire qu'il pense. Vu sa tronche, on a quelques doutes : on dirait Jim Carrey dans "Dumb and Dumber" avec la gueule de bois. Et bien sûr, ils vont se balader à l'endroit où s'est écrasée la soucoupe volante (La bougresse dixit.), l'endroit idéale où balancer des dialogues d'une stupidité apoplectique. Quelques décennies plus tard, ils tombent sur on ne sait trop quoi, mais qui fait hurler d'horreur la bougresse. (Un monstre ? Un cadavre ? un pokémon ? Patrick Marcel ? Le grand Schtroumpf ? L'intégrale de Lara Fabian ?)

Coupe, sur le générique. Ben oui. Après plus de dix minutes. On apprend donc que le film est réalisé par James A. Sullivan. Arrivent des shérifs crétins qui disent que l'armée recherche la fusée US qui s'est écrasée dans le coin comme le premier bombardier furtif en ex-Yougoslavie venu. Subitement, la vf devient encore plus nulle avec des acteurs (?) anônnant leur texte. Au fait, on ne verra pas ces gens de l'armée. Pas plus que les "cadavres déchiquetés" dont causent les policiers. Pas même une goutte de sang. Donc, la police enquête, ce qui consiste principalement à se promener dans les bois pendant des plombes. Quelques décennies plus tard, les ados crétins du début décident de faire une boum sur la plage. On veut bien. Ce qui consiste à se trémousser bêtement sur du surf des années 50 pendant qu'on continue à accumuler des plans de voitures qui démarrent, roulent ou s'arrêtent. On danse. On roule. On danse. On roule,
Pouf, pouf.
Donc, comme on en est à 45 minutes au compteur, un shérif est attaqué par la caméra, ah, non, ça y est, c'est le mon-monstre ! On l'a attendu, mais il vaut le détour : on dirait celui de "Robot Monster" avec un masque de Halloween en caoutchouc. A partir de là, on ne cesse de nous le montrer, crapahutant dans les bois en chantant "Hi-ho, hi-ho, on s'en va au boulot,".

D'ailleurs pourquoi attaque-t-il des humains ? Pourquoi se planque-t-il dans les bois ? Pourquoi est-il aussi méchant ?

PARCE QUE !!!!!!!!!!!!!!!

Bon, bon, faut pas crier comme ça. Donc, le monstre cavale dans les bois et nous refait la scène des deux ados du début, qui se bécotent lorsqu'il vient en faire du canigou (hors champ). Au fait, il n'attaquera jamais les ados qui se trémoussent sur la plage, Alors pourquoi ces plans interminables ? Mais bon : les gens de l'armée se montrent à temps pour dynamiter le monstre, John Agar fait un gros bisou à sa dame, et pan ! A 1 heure et quart au compteur, le bouzin est fini.

On l'aura compris, c'est affligeant, ignoblement mal joué et fauché jusqu'au trognon.

Un monstre. Pas de sang. Pas de seins nus. Des derrières s'agitent en gros plan, mais couverts. Un poil de kung fu (une vague bagarre entre ados) et beaucoup de surf fu. Un faux Jim Carrey. Plein de voitures qui démarrent ou s'arrêtent.
Prescription du docteur : S'il faut voir cette chose, que ce soit avec d'autres nanaroïdes, en fin de soirée et, comme dirait ce cher Rabelais, après boire. Les effets secondaires peuvent être l'hilarité, les larmes (ou les deux) et un besoin irrésistible d'actionner la touche d'avance rapide.

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