Tomb Raider, le film

Genre : des seins animés

Fiche technique

Revue : Patrick Marcel

Il faisait chaud, j'avais une avant-première gratuite: je l'avoue, j'ai été voir LARA CROFT/TOMB RAIDER.

Je suppose que tout le monde connaît cette accorte rejetonne d'une collision brutale entre la poupée Barbie et GI Joe, revisitée façon silicone. Elle est ici interprétée par Angélina Jolie qui lui prête ses traits torrides et endosse (si j'ose écrire) ses attributs les plus spectaculaires (voir Lara Croft descendre un escalier en T-shirt est déjà un effet spécial à soi tout seul).

Bon, l'histoire est un prétexte: ici, notre archéologue - il paraît: en fait, Lara est à l'archéologie ce que les dynamiteurs sont à la restauration de potterie Ming; là où elle passe, l'antiquité trépasse - notre archéologue de choc donc a une semaine pour résoudre enfin une énigme que son père a laissée derrière lui en mourant, et qui permettrait à son découvreur de bla bla bla maître du temps bla bla bla maître du monde, bla bla bla le temps, l'espace.

Donc, entre deux scènes bavardes où on nous explique des trucs dont on se contrefiche un peu, Lara virevolte, cabriole, et pétarade dans des gerbes de balles, des monstres jolis (on ne voit pas assez les statues ailées, je trouve) et des explosions de patrimoine de l'humanité.

On se fait en une heure et demie des aperçus de l'Egypte, de la Thaïlande et d'une cité perdue en Sibérie, façon Nouvelles Frontières sous cocaïne. On comprend, ce faisant, pourquoi tant de civilisations perdues ont disparu: visiblement, leurs représentants passaient leur vie à concocter des super coucous suisses, précis à la seconde près, et conçus pour péter dans des débauches de pyrotechnie après qu'on eut inserré pendant une éclipse la clé A dans le trou B. Les indigènes qui ont survécu aux privations occasionnées par ce hobby dévorant ont dû se suicider de honte en prenant conscience de l'absolue stupidité de la chose.

Bon, bilan du film: selon l'expression de mon voisin de fauteuil: "Elle est bonne!"

C'est un film très plaisant pour l'oeil: on avait filé au directeur artistique une carte de crédit confortablement approvisionnée, il s'est éclaté comme une bête, et ça se voit. Les décors sont splendides, la photo est belle, les séquences d'effets spéciaux ne sont pas d'une originalité fracassante mais restent distrayantes, les acteurs font du bon travail avec des dialogues souvent embrarassants ("C'est une lettre de mon père. Il l'a écrite avant sa mort." Pas possible??) et Lara Croft prend une douche (un bel aventurier en fait autant avant la fin du film, je rassure celles et ceux que Lara Croft laisse de marbre - faites gaffe, quand même, c'est pas sain d'être de marbre quand Lara est armée.

Les t-shirts de Lara aideront certains à supporter, je suis sûr: j'adore la façon dont, en Sibérie, tout le monde est couvert de fourrures jusqu'aux yeux, tandis que Lara Croft expose son T-shirt comme si elle avait une marque de sponsor à mettre en évidence. J'aime également bien la façon dont le tunnel de sortie de la cité perdue est plus long que celui de l'entrée, alors que c'est le même.

Le film est d'une fidélité respectueuse à la vacuité du jeu vidéo dont il est issu, il y a Chris Barrie (Rimmer dans RED DWARF) dans le rôle bref et un peu ingrat du majordome, la salle est climatisée: on est donc mieux que dehors.

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