Les Maîtresses du Docteur Jekyll

Genre : château, savant fou, créature, filles

Fiche technique

Revue : Marc Madouraud

Décidément les chaînes satellites abondent en nanars divers et variés !

Cinéfaz vient de nous offrir "Les Maîtresses du Docteur Jekyll" - alias "El Secreto del Dr Orlof", voyez le rapport - de l'ami Jess Franco.

Il s'agit d'un des premiers films de Franco, datant des sixities, donc moins désespérément Z et incompréhensibles que ce qu'il fit dans les années 70. Il y a un vrai scénario, ainsi qu'un noir et blanc qui rappelle certains téléfilms français de la même époque, même s'il n'offre pas toute l'angoisse souhaitée.

Rien à voir avec le "héros" de Stevenson, mais plutôt avec Frankenstein. Jekyll, un estimable (apparemment) savant, a reçu de son vieux maître le secret de ressusciter des cadavres et s'en sert alors pour faire renaître celui de son jeune frère mort jadis. En fait, il crée plutôt une sorte de zombie, qu'il peut télécommander à distance. Pour l'amour de la science ? Non ! Il utilise son mort-vivant de frangin pour aller étrangler des chanteuses et danseuses de cabaret, avec lesquelles il a eu des liaisons adultérines (moyen radical de rompre ses liaisons).

L'affaire se complique avec l'arrivée de sa nièce au château où il habite. Fatalement, la fifille et son papa zombie sont amenés à se rencontrer, nonobstant l'état somnambulique du dit zombie. Et l'affreux tonton expiera ses forfaits des mains de son frère, pour avoir voulu tuer sa nièce.

Et le film se clôt sur une belle scène de la fille, le coeur déchiré, amenant son père (qui s'était entre-temps fait la malle dans le village avoisinant, semant une sainte terreur) devant les balles des forces de l'ordre. Avant de mourir une deuxième fois, le papa éructe un mot que personnellement je n'ai pas compris. Flûte, c'était le seul dialogue du personnage !

Film d'épouvante très regardable, même s'il n'a pas tout à fait le charme de "L'Horrible dr Orlof", ni même celui de "Dans les griffes du maniaque". Le zombie, au départ jeune et beau, a pour tout maquillage du fromage blanc sur la frite et des yeux constamment exorbités. Un peu un mélange entre l'assistant d'Orlof à l'oeil tombant et le Michel Lemoine du "Monstre aux yeux verts".

Plusieurs scènes sont toutefois assez réussies, et présentent même une certaine poésie. Quelques éléments, notamment tout ce qui tourne autour de la nièce venue voir ses bizarres oncle et tante, seront repris dans le film "Une vierge chez les morts-vivants", où les rapports père-fille à travers la mort sont aussi traités.

Retour à la page BIS