Nuit Canal plus 2001

Le reportage de Zaz, patron de CheapMovies, au pays des films bizarres, à l'occasion de l'étrange festival 2001

Premier court-métrage ( Allemand ): Les aventures de Hans au commandes du chariot élévateur. Cet OVNI commence comme une vidéo de sécurité pour entreprises allemandes utilisant des caristes. Au bout d'une minute de conseils, on suit Hans, nouvellement cariste diplômé, aux commandes de son chariot élévateur. Il va successivement commettre toutes les erreurs de sécurité, entraînant à chaque fois des dégâts sur ses collègues, puis sur lui-même. Commençant par une chute ( non, on ne monte pas un collègue sur une palette avec le chariot ), on dérive lentement par des accidents plus grave jusqu'à un délire digne des maîtres du gore, avec quatre ou cinq types empalés, coupés en deux ou en quatre, et Hans qui finalement se décapite tout seul. Hilarant.

Premier film : ELLE S'APPELAIT SCORPION, film Japonais de Shunya Ito ( 1972 ) Un film très typé, dont l'âge nous vaut quelques images kitsch mais toujours d'une forte personnalité avec quelques plans tout simplement magnifiques. L'histoire, cruelle, raconte la cavale d'une bande de femmes enfuies d'un pénitencier où le directeur, une fois humilié par une pensionnaire surnommé « scorpion », est un tyran sans scrupule qui ne pense qu'à se venger d'elle car elle lui a crevé un œil. La mise en scène nous plonge dans l'esprit traumatisé de ces femmes qui ont tué par amour, leur mari, leur enfant, jusqu'à la scène finale hallucinante dans laquelle Scorpion, seule survivante de la cavale, retrouve le directeur de la prison muté au ministère et le massacre à coups de couteau pendant deux bonnes minutes qui auront déchaîné les applaudissements des spectateurs ( souvent de rire ). Un film qui aura plu uniquement aux amateurs du genre.

Second court-métrage : Après une présentation en live d'une bande de cinglés à côté desquels moi et mes cheapers faisons figure d'étudiants de Louis Lumière, nous avons eu droit à la projection d'un truc nommé Le Goulag de l'enfer : delirium 1 & 2. Faux documentaire utilisant l'imagerie pro-nazie, c'est un mélange écœurant de délires sur une pseudo URSS magouillant avec des nazis suite à un accident type Chernobyl. Sans trop de cohérence, le réalisateur nous assène une scène de torture d'un bolchevique traître, d'une expérience par un docteur nazi sur un poupon en plastique…la public est dubitatif : on rit un peu, mais au bout d'un moment, on s'ennuie, et même la gêne causée par les thèmes parodiés ne suffit plus à justifier cette projection. Jets de bouteilles vides, huées. Les protagonistes ne reviendront pas sur scène pour un hommage du public. De l'avis de tous, le point faible de la soirée.

Troisième court-métrage : Un film anglais étonnant dont le nom m'échappe. Deux hommes se présentent chez un homme pour lui parler de leur église de l'acceptance. L'homme, encore sous le coup de la perte de sa femme et de sa propre tentative de suicide, commence par les repousser puis lorsqu'ils lui disent qu'ils ne croient pas en dieu, les écoute. Toutes les semaines, ils communient pour accepter la mort et ainsi jouir mieux de leur vie, quelle qu'elle soit. Lors de sa première séance, Georges comprends la philosophie de l'église : un tirage au sort décide chaque semaine d'un partant et de son bourreau. Chacun ayant dit « I accept », le bourreau tue le partant. Georges, ayant pioché la carte « bourreau », tue un jeune homme et finalement, accepte. Etonnant, bien filmé, silence dans la salle.

Second film : AVALON, film polonais / japonais de Mamoru Oshii ( 2001 ). Le grand moment de la soirée, le film qui a fait déplacer la plupart des spectateurs ( qui espéraient le voir en premier ). Un peu fatigué, nous entamons cette œuvre très marquée par son réalisateur ( Ghost in the shell ), qui aborde une fois encore le thème du virtuel, en marquant nettement le côté jeux vidéos. Pour ceux qui attendent de ce film une longue bataille comme on en voit dans le trailer, restez chez vous ! A l'image de Ghost, ce film est TRES contemplatif, avec de réelles longueurs, pas beaucoup d'action et un scénario assez « space ». Certains ont dormi, d'autres on vainement essayé de comprendre ou était la réalité, d'autres on pleuré toutes les larmes de leur corps devant la beauté extraordinaire de ce film hors du commun. Un film à revoir, mais pas à 2h du mat.

Quatrième court-métrage : jusqu'aux os. Un film d'animation mexicain en pâte à modeler. L'histoire d'un homme qui vient de décéder, et qui, au milieu d'une monde de squelettes qui fait la fête pour l'accueillir, refuse d'accepter sa mort. Poétique, amusant, beau, et surtout une prouesse incroyable largement au niveau des Wallace & Gromit des studio Aardman. Un bon moment.

Cinquième court-métrage : intolérance. Un film d'animation au style cru, en noir et blanc. Commençant étrangement, il raconte la découverte dans l'espace d'une vidéo sur les mœurs d'une peuple nommé Zogs. Les Zogs sont comme les humain, mais leur tête est à la place de notre sexe, et réciproquement. La projection du documentaire dérape sur des images drolatiques qui réveillent la salle ( la maman Zog nourrissant son petit par une paille passant de son « cul » à la « bite » de son enfant. ) Les bien pensants manifestent et demandent au gouvernement de détruire le peuple Zog car il est indécent, après avoir détruit le cinéma qui projetait le documentaire. Les Zogs, de leur côté, attaquent la terre.

Troisième film : KILLER TONGUE, film anglo-espagnol de Alberto Sciamma ( 1996 ). Encore un film de fou. Entre le B et le Z, doté d'un Robert Englund au mieux de sa forme, ce film navigue entre pétage de plomb total et conte fantastique. Cela commence par une joyeuse équipée ( une pouf, un playboy et deux gardiens de banque crétins dans un décapotable ) qui vient de faire un casse ( pour des clopinettes ). Les deux beaux arnaquent les deux crétins et se barrent. Sans savoir comment, le playboy se retrouve en taule, et sa copine va au couvent en attendant qu'il sorte ( ?? ). Juste avant sa libération, il lui écrit et elle déserte le couvent des nonnes qui vendent de l'essence en plein désert ( hé oui ). C'est là qu'un mystérieux météore s'écrase et qu'un alien étrange tombe dans sa soupe. La belle ( oui oui ) mange le truc et mute en une femme à la peau noire avec un crête dans le dos et une petit queue. Ses cheveux blonds deviennent des boucles noires luisantes très « goth ». Le pire c'est qu'elle dispose maintenant d'une langue extensible capable d'exploser n'importe qui ( comme de lui procurer du plaisir d'une façon que je ne préciserai pas ). Elle mettra tout le film à s'entendre avec la langue tueuse, qui a sa propre volonté, et parle également ! Une succession de scènes à la fois drôles et débiles nous amènera à une conclusion qui malgré la destruction de l'alien et de son météore, laisse la voie ouverte pour une suite : la belle, redevenue elle-même, est au couvent ( son playboy s'est entre temps mis avec une autre nonne délurée ! ), enceinte de…sa langue !

Ensuite…je suis parti me coucher. Suivaient les deux premiers épisodes de Lain, une série animée japonaise déjà bien connue, ainsi que le nouveau court-métrage de Mr Tsakumoto.

revue par Zaz

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